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Libération

Le général Massu, de la gégène à Baden-Baden

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Compagnon de la Libération, fidèle à de Gaulle, il avait justifié le recours à la torture en Algérie. Il est mort à 94 ans.
publié le 28 octobre 2002 à 1h33

Deux visages pour un homme. Celui du militaire indulgent pour la torture. Celui aussi du résistant, compagnon de la Libération. Comme beaucoup de militaires de son époque, le général Jacques Massu, vainqueur de la «bataille d'Alger» et ancien de la 2e division blindée du maréchal Leclerc, décédé samedi à 94 ans, léguera deux images. Celle d'un fils d'officier, descendant de soldat (il est l'arrière-petit-neveu du maréchal Ney), engagé dès 1940 à Londres, l'un des tout premiers, à 32 ans (il est né le 5 mai 1908 à Châlons-sur-Marne), à répondre à l'appel de De Gaulle. Dans la «colonne Leclerc», il se bat au Fezzan, au Tchad. Pilier de la 2e DB, il prêtera le serment de Koufra, jurant de poursuivre le combat contre l'occupant jusqu'à la libération de Strasbourg. Ce qu'il fera aux côtés de Leclerc, après avoir contribué à libérer Paris.

«Tous les moyens». Après la Seconde Guerre mondiale, c'est l'Indochine. Un conflit qu'il enchaînera avec celui de l'Algérie. Et c'est la seconde empreinte que Massu laissera. Janvier 1957, il est chargé par le gouvernement Mollet du maintien de l'ordre à Alger, en proie à la guerre déclenchée par le FLN. Avec tous les pouvoirs, y compris ceux de police. Avec «tous les moyens», y compris la torture. Avec lui, l'ordre règne à Alger. De cette période, où il aura sous son commandement le futur général Aussaresses, Massu s'en expliquera en 1971. Dans son livre, la Vraie Bataille d'Alger, il explique la torture et la revendique comme un moyen adéquat p