Le Nouveau Parti socialiste (NPS) commence par enterrer «l'ancien». Réunis pour la première fois samedi à la Sorbonne, à Paris, les aficionados du trio Dray-Peillon-Montebourg (en fait, un quintette si on ajoute le député de la Nièvre Christian Paul et le responsable du club Nouvelle Gauche, Benoît Hamon) se sont autodéfinis comme «la gauche des bâtisseurs». Et non pas comme de vulgaires «rénovateurs qui passent un coup de Ripolin sur la façade». A sept mois du congrès de Dijon, ils ont appelé à «revisiter toutes [leurs] certitudes», à récuser «la congélation du PS», à «la rupture» avec les «mauvaises habitudes» et à «la clarification» idéologique.
Un besoin visiblement nécessaire pour les militants. Pour le gros millier d'entre eux qui avaient fait le déplacement, la journée a servi d'exutoire. De ce point de vue, au moins, le Nouveau Parti socialiste a damé le pion à «l'ancien». François Hollande avait promis de mettre en place une «phase de discussions entre militants». Ils assurent n'avoir rien vu venir. Surtout, à l'instar de Claire, jeune adhérente du XXe arrondissement de Paris, ils dénoncent «un mépris du travail militant chez nos dirigeants» et une césure entre le parti et la société : «Les gens nous disent : "Nous ne sommes pas vous, vous n'êtes pas nous. Vous ne nous représentez pas." Le parti n'ose plus descendre dans la rue.» Le «plus ancien adhérent de la section du XIe arrondissement» déplore que «notre appareil soit réservé aux apparatchiks, coupés du peuple».