De quoi tournebouler plus d'un électeur de droite. Jacques Chirac qui propose un «contrat d'intégration» pour les immigrés, aussitôt mis en musique par François Fillon. Nicolas Sarkozy qui suggère de limiter les effets de la double peine. Des députés UMP qui provoquent un débat avant d'être coupés dans leur élan par Jean-Pierre Raffarin en vue d'accorder le droit de vote aux émigrés. Des propositions qui ont, à en croire des députés UMP, «troublé» l'opinion de droite. «Les gens se sentent perdus dans ce débat», a constaté le député de l'Oise, Eric Woerth.
Initiateur du Club de la Boussole, «révélateur d'opinion» au service du gouvernement (lire ci-dessous), il avait réuni dimanche une «assemblée générale» d'électeurs. «Nous n'avons pas parlé beaucoup de ces questions-là, précise-t-il. Car les gens ne comprenaient pas l'opportunité de parler d'immigration maintenant.»
Sylvia Bassot, elle, tenait sa permanence parlementaire du côté d'Alençon (Orne). Soudain, un jeune homme se présentant comme électeur de droite fait irruption dans son bureau. «Si la proposition de Douste-Blazy d'accorder le droit de vote aux immigrés est acceptée par la droite, je vais m'inscrire au FN.» Interpellée, la députée demande à son interlocuteur de se calmer. Elle lui précise qu'à sa connaissance aucune proposition de loi n'a été formellement déposée en ce sens. De fait.
Bouc émissaire. Partout les députés ont «senti le trouble» de leur électorat quant aux mesures liées à l'immigrat