D'habitude, une boussole donne le cap. Le Club de la Boussole, lui, donne surtout de la voix. Invitée ce soir à dîner à la table de Jean-Pierre Raffarin, cette confrérie composée d'une vingtaine de députés UMP a promis de l'ouvrir et fera «offre de services» au Premier ministre. Initié par Eric Woerth, ancien mandataire financier de la campagne présidentielle de Jacques Chirac et député de l'Oise, ce club «consacre toute son énergie pour que la parole donnée soit respectée». Les parlementaires, qui se sont cooptés et «refusent d'apparaître dans l'une ou l'autre écurie présidentielle», se sont notamment autodésignés comme «révélateurs d'opinion» auprès du gouvernement. Car «quels que soient les efforts réalisés, gouverner éloigne toujours un peu». «Nous sommes des élus d'en bas en contact avec la France d'en bas», explique Nadine Morano, députée de Meurthe-et-Moselle. Ce soir, entre la poire et le fromage, elle sera l'une de ceux à dire à Raffarin «ce qui va et ce qui ne va pas. Si les choses dérapent ou non». «Les gens ne veulent pas du ponctuel, en ont assez des coups, croit savoir Eric Woerth. Les attentes sont nombreuses dans l'opinion notamment en matière économique et sociale.» Manière de canaliser l'impatience de l'électorat et, par voie de conséquence, des députés UMP, le président du groupe, Jacques Barrot, a écrit à chacun d'eux la semaine passée. Il leur propose de participer à une douzaine de groupes de travail (sécurité, immigration, décentralisation, entreprises
Matignon aiguillé par une Boussole
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par Didier HASSOUX
publié le 29 octobre 2002 à 1h34
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