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Libération
Critique

Débat par contumace

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Magazine / Mireille Dumas et ses invités se penchent sur le cas de Patrick Henry.
publié le 30 octobre 2002 à 1h35

Saisi entre le trébuchement et la chute, Patrick Henry apparaît sur l'écran. L'homme, décoloré par vingt-cinq ans de prison, se fait enguirlander par une amie, Martine, qui l'a rencontré au centre de détention de Caen, il y a une dizaine d'années, alors qu'elle venait lui apporter du travail : «Aller piquer 400 balles de quincaillerie ! C'est ridicule. Je comprends pas bien.» L'explication se fait devant les caméras, avec le mari et le fils de Martine comme témoins. Nous sommes à la fin de l'été. Revenu à une liberté conditionnelle depuis un an et demi, Patrick Henry peine à justifier ce faux pas. Quelques semaines plus tard, le modèle de réinsertion s'écroule pour de bon. Le 6 octobre, il se fait arrêter en Espagne avec 10 kg de haschisch dans le coffre de sa voiture ; il s'en revenait de Tanger, lui qui n'avait pas le droit de quitter le territoire national. Cette troublante interview justifierait, à elle seule, l'émission. Martine questionne : «Dans cinq ans, au bout de ta conditionnelle, tu te vois comment ?» Ce qui lui vaut un : «Je ne sais pas» désemparé. Elle poursuit : «Faudra quand même que tu justifies le titre de ton bouquin (Vous n'aurez pas à le regretter, ndlr). Faudrait pas que ça recommence. Parmi les autres personnes de ton entourage, c'est perçu comment ?» Il rétorque : «La sortie du livre ?» Visiblement, Martine avait autre chose en tête, mais ne relève pas. Elle le laisse expliquer qu'en fait il n'a jamais parlé, et qu'«avec ce livre tout sera dit». «J'es