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Décentralisation: le Sénat boude

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Le projet Raffarin malmené dans un palais du Luxembourg déserté.
publié le 30 octobre 2002 à 1h35

Mais où sont passés les sénateurs ? L'hémicycle du palais du Luxembourg était quasiment désert, hier matin, quand Jean-Pierre Raffarin a donné le coup d'envoi de l'examen parlementaire de son projet de loi constitutionnelle sur la décentralisation. A croire que les sénateurs, pourtant choyés par leur ex-collègue de la Vienne, n'ont pas été entièrement convaincus par le texte du gouvernement, en effet critiqué de toutes parts. La droite veut plus d'autonomie financière pour les collectivités locales et redoute la démocratie directe. Une crainte partagée également par la gauche qui dénonce aussi la «logique fédéraliste et inégalitaire» du projet.

Après avoir reçu un hommage appuyé de Raffarin, Pierre Mauroy, à l'origine de la première décentralisation en 1982, est monté à la tribune pour tirer au clair la position du PS : «Nous sommes des décentralisateurs, mais nous ne voulons ouvrir aucune route, pas même un sentier, à une construction de type fédéral.» Se prononçant contre «l'Europe des régions», l'ancien Premier ministre socialiste a surtout pointé l'un des «trous noirs» de la réforme Raffarin : l'absence de l'intercommunalité, «l'idée la plus novatrice de ces dernières années en matière de décentralisation».

Avant cela, le chef du gouvernement avait tenté de donner un peu de souffle à sa réforme. Pour lui, la décentralisation est avant tout une réponse au vote Le Pen et à l'abstention. Ainsi a-t-il estimé que «l'acte II de la décentralisation» trouvait sa source dans «le me