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Libération

Fillon désobéit à Raffarin

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Malgré l'interdiction faite aux ministres, il a créé son club .
publié le 30 octobre 2002 à 1h35

Il a le look gendre idéal, toujours souriant et poli. Mais il ne serait pas aussi fiable qu'il en a l'air, selon certains de ses collègues. François Fillon, ministre des Affaires sociales, joue au sein du gouvernement, à l'instar de Nicolas Sarkozy, une partition pour le moins ambiguë. Son credo : le rôle de l'humaniste face au sécuritaire ministre de l'Intérieur. En se faisant le défenseur de l'intégration et l'apôtre du dialogue social, attentif aux salariés comme aux exclus, il s'inscrit dans la pure tradition du gaullisme social.

«Faux cul». Une image qu'il entend peaufiner à l'occasion de son passage rue de Grenelle. Par tous les moyens. Car, sous son allure d'enfant de choeur, François Fillon roule avant tout pour lui-même, ce qui commence à agacer Jean-Pierre Raffarin, qui le soupçonne de manquer de franchise. «C'est un faux cul», assène un proche du Premier ministre. Le chef du gouvernement n'apprécie guère la manière dont son ministre essaye régulièrement de le court-circuiter sur les dossiers. L'ancien complice de Philippe Séguin se targue d'être en ligne directe et totalement en phase avec Jacques Chirac pour obtenir des arbitrages en sa faveur. A l'Elysée, il dispose d'un allié de choix, Philippe Bas, le secrétaire général du Château. Ce dernier partage, pour avoir été directeur de cabinet de Jacques Barrot au ministère des Affaires sociales entre 1995 et 1997, bon nombre des convictions de l'actuel titulaire du portefeuille. Une proximité qui irrite Matignon.

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