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Le département, oublié mais gourmand

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Les conseillers généraux réunis à Strasbourg, sur fond de décentralisation.
publié le 31 octobre 2002 à 1h36

Strasbourg, de notre correspondante.

Ils disent que la «voix de la France réelle» ­ celle qu'«en haut» on appelle «France d'en bas» ­, c'est eux. Que «les acteurs au quotidien de la démocratie locale», c'est eux aussi. Et que ceux qui incarnent «la politique de proximité», c'est toujours eux. Réunis cette semaine à Strasbourg pour les assises de l'Assemblée des départements de France (ADF), plus de 1 500 conseillers généraux (sur les 4 218 que compte le pays) ont entonné pendant trois jours une interminable ode à la «proximité» : «Nos missions nous autorisent à rappeler à chacun ce qu'est la rude épreuve du terrain», a lancé Jean Puech, président (UMP) du conseil général de l'Aveyron et président de l'ADF. «Nous avons une légitimité de proximité que n'a aucune autre collectivité», a proclamé Alain Gest, président (UMP) du conseil général de la Somme. Et le «manifeste» qu'ils présenteront ce matin à Jean-Pierre Raffarin, qui vient clore leurs travaux, de marteler : «Les conseillers généraux sont une source privilégiée d'information et d'analyse des besoins exprimés par les citoyens. Cette parfaite connaissance du terrain doit leur permettre d'éclairer les débats nationaux.» Tant pis si, pour les besoins de leur démonstration, les conseil lers généraux en oublient quelques réalités gênantes : 91 % d'entre eux sont des hom mes, 50 % sont les élus d'un canton rural, quand plus de 80 % des Français vivent en milieu urbain, et, de 1994 à 2001, la part des retraités a grimpé de 14 à