Les militaires ont depuis hier un nouveau patron. Le général Henri Bentegeat succède comme chef d'état-major des armées au général Jean-Pierre Kelche, atteint par la limite d'âge (61 ans). Une nomination prévue de longue date (Libération du 17 juillet). Le poste le plus élevé de la hiérarchie militaire reste entre les mains de l'armée de terre, qui plus est du corps des marsouins (1), l'ancienne infanterie coloniale. L'arrivée de Bentegeat, jusqu'alors chef d'état-major particulier du président de la République, devrait cependant se traduire par un changement de style, sans doute moins prussien et plus urbain.
Crises. Pour autant, Jean-Pierre Kelche laissera une trace profonde dans les armées qu'il commandait depuis avril 1998. Il a dirigé les opérations françaises de la guerre du Kosovo, puis d'Afghanistan, sans compter des engagements de moindre ampleur en Afrique ou à Timor. Dans le même temps, les armées ont réussi leur professionnalisation et entamé leur rapprochement avec leurs homologues européennes. Mais elles ont également connu au moins deux graves crises. L'une, larvée, avec la dégradation constante de l'entretien des matériels : «Leur disponibilité est en moyenne de 60 %», constate le député Gilbert Meyer dans un rapport publié hier. L'autre, plus spectaculaire, avec les manifestations de gendarmes fin 2001. Le général Kelche n'a pas eu alors de mots assez durs pour ces «mutins», avant de réclamer plus d'argent lors de la cérémonie des voeux à l'Elysée. Depuis les