Strasbourg
de notre correspondante
La droite a, semble-t-il, décidé d'animer à elle toute seule le débat sur la décentralisation. Devant 1 600 con seillers généraux réunis à Strasbourg pour les assises de l'Assemblée des départements de France, le président (UMP) de l'Assemblée nationale, Jean-Louis Debré, a malmené hier ce qui est censé être la grande oeuvre de Jean-Pierre Raffarin. Expliquant que la décentralisation pouvait être «le meilleur et le pire», il a délibérément décidé d'en détailler «le pire».
«Enjeux de pouvoir». Il a mis en garde contre la tentation de «tomber d'un jacobinisme exacerbé dans un intégrisme décentralisateur», assurant que la décentralisation ne devait être ni un «bazar», ni «une grande braderie qui laisserait la République en morceaux». Il a estimé que la «subsidiarité» ne devait pas «conduire l'Etat à être dépossédé subrepticement des missions relatives à la cohésion nationale». Et d'ajouter que les «expérimentations» chères au Premier ministre ne devaient pas «être menées à la petite semaine, en fonction exclusive de considérations électoralistes ou d'enjeux de pouvoir personnels». Avant d'assener : «Oui, bâtir une République des proximités impose bien sûr de faire du neuf. Du neuf, mais pas de l'indéfini. De l'audacieux, mais pas de l'inconséquent.» On a connu soutien plus enthousiaste.
Lorsque le projet de loi constitutionnelle sera débattu mi-novembre au Palais-Bourbon, on verra si la sortie de Debré est l'expression d'un héritage jacobin person