Dieppe envoyée spéciale
Avis de tempête sur le microcosme dieppois. Dix-huit mois après avoir arraché la ville normande à trente ans d'emprise communiste, Edouard Leveau (UMP, ex-RPR) a démissionné mi-octobre de son poste de maire. Objet du courroux : la division de son équipe. Quelques jours après, il s'est déclaré candidat à sa propre succession, avec une équipe d'adjoints renouvelée. Et il a convoqué un conseil municipal extraordinaire, chargé de désigner un nouvel édile dimanche.
Revers. Excès d'autoritarisme, fustigent les uns. Chasse aux sorcières, murmurent d'autres. A l'origine des turbulences, le cuisant revers de son épouse battue le 13 octobre, lors d'une cantonale partielle, par un jeune communiste. L'un des plus proches adjoints du maire, Patrick Hoornaert (UDF), s'était porté candidat contre elle. Et il pourrait disputer l'écharpe de maire à son mari devant les 30 conseillers municipaux de la majorité. Une «situation rocambolesque» qui fait jubiler Christian Cuvilliez. L'ancien maire communiste a fait placarder vendredi dans la ville des affichettes : «Dieppe en danger. E. Leveau doit démissionner, vraiment.»
Trente ans durant, Dieppe fut un fief communiste. En 2001, la ville maritime de 34 700 habitants a basculé pour se donner à 53,30 % des voix à la liste d'union de la droite, menée par le notable Edouard Leveau, 68 ans. Cet armateur, petit-fils d'armateurs, met sa victoire sur le compte de la lassitude des Dieppois envers un système politique qui «a laissé la