Pour Jean-Pierre Raffarin, la réforme de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) est un morceau de sparadrap : plus il le secoue, plus ça lui colle aux doigts. Par deux fois déjà, le Premier ministre a exhorté sa majorité à faire preuve de patience jusqu'au printemps. Sur fond de poussée du chômage et de montée des revendications sociales, Matignon et moins encore l'Elysée n'entend pas être soupçonné de favoriser les classes aisées. Le souvenir des conséquences de la suppression de l'impôt sur les grandes fortunes en 1986 hante encore Jacques Chirac. Le gouvernement Raffarin n'est toutefois pas au bout de ses peines. Les sénateurs, qui militent depuis plusieurs années pour un allégement de l'ISF, devraient lui donner plus de fil à retordre que les députés. Mardi, lors d'un entretien avec le ministre du Budget Alain Lambert, le rapporteur général du Budget à la commission des finances du Sénat, Philippe Marini (UMP), a confirmé son intention de mettre la question sur le tapis. Cet après-midi, le gouvernement pourrait saisir l'occasion du débat sur les prélèvements obligatoires, préambule à la discussion budgétaire qui s'ouvre au Sénat le 21 novembre, pour tenter de calmer les esprits. Entretien avec Philippe Marini.
Vous allez déposer quatre amendements visant à alléger l'impôt de solidarité sur la fortune. C'est le début d'une rébellion ?
La loi de finances est le moment normal pour en débattre. Si on a des idées en matière d'impôt sur le patrimoine, c'est dans ce cadre