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Libération

L'ENA, bouc émissaire qui sauve sa peau

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Deux députés UMP ont réclamé en vain sa fermeture.
publié le 8 novembre 2002 à 1h42

Les députés UMP Jean-Michel Fourgous et Hervé Novelli ont identifié le coupable de l'endettement record de France Télécom, de la faillite du Crédit Lyonnais, des déficits sociaux, de la «faillite» des retraites, de l'incapacité à réformer l'administration, la fiscalité ou les institutions, et de quelques autres désastres afférents. L'origine du mal tient en trois lettres : ENA, comme Ecole nationale d'administration. Tel est le sens de l'amendement qu'ils ont déposé hier lors du débat sur le budget de la Fonction publique à l'Assemblée nationale. Que faire pour être digne «du mandat de réforme que nous ont donné les Français ?», a déclaré Jean-Michel Fourgous. Supprimer l'origine supposée du mal. D'abord en diminuant de moitié le budget 2003 de l'ENA, afin d'assurer la formation de la promotion actuelle. Puis en fermant ce temple de l'«économie administrée» dont les diplômés trustent tous les postes de pouvoir du pays ­ parmi lesquels Hervé Novelli a cité les ex-patrons Jean-Yves Haberer (Crédit Lyonnais), Jean-Marie Messier (Vivendi) et Philippe Jaffré (Elf).

Réduction. L'amendement Fourgous-Novelli a été repous sé. Un autre amendement avait été déposé par Louis Giscard d'Estaing, député UMP, fils de son énar que de père mais diplômé de l'Ecole supérieure de commerce de Rouen. Il avait fait voter en commission une réduction de 5 millions d'euros des crédits de l'ENA au nom de la décentralisation et des «évolutions envisagées des effectifs centraux de l'Etat» ­ comprendre : l