«Soyons francs.» C'est Bernard Kouchner qui le dit, dans son livre Le premier qui dit la vérité... (1). Sa phrase est parfaite, autant s'en servir : «Ce que beaucoup reprochent à Jospin n'est rien d'autre que d'avoir perdu. S'il avait gagné, tout le monde et principalement ses détracteurs, ceux qui l'écrivent et plus nombreux encore ceux qui s'expriment sous cape l'aurait trouvé admirable...» «Beaucoup», ils le sont, avant comme après le 21 avril, à avoir écrit des livres, des journaux, fussent-ils intimes ou «interrompus», et même des analyses politiques, dans lesquelles il est question de l'ancien Premier ministre. Les socialistes, ses ministres, des amis, ses deux épouses successives, tous ont pris la plume. Pour des peintures divergentes. De Lionel ou de Michel, de «L» qui se marre ou de Jospin qui se bride, de cet énarque le jour, trotskiste la nuit, le meilleur d'entre eux (les socialistes) de 1995 à 2002, le premier responsable de la défaite depuis le 21 avril.
«Crispé». Dans Ma part d'inventaire (Ramsay), paru cet été, Marie-Noëlle Lienemann a été la première à briser la statue. «Manifestement, il était un peu court pour être président», assène l'ex-ministre du Logement. Des propos que peu de socialistes ont goûtés. «Evitons les mises en cause personnelles indignes», répond Jean Glavany, dans le dernier numéro de la Revue socialiste, titré «21 avril 2002, comprendre». Le directeur de la campagne présidentielle de Jospin évoque un «leader dont le courage et la rigu