Simple accident statistique ou signe avant-coureur d'un dérapage majeur des comptes de l'Etat ? La semaine dernière, les conseillers du ministre du Budget, Alain Lambert, ont eu une bouffée de chaleur à la lecture de la «situation mensuelle» de septembre. Ce document, qui fait le point chaque mois sur l'exécution budgétaire, leur a livré des indications pour le moins préoccupantes : entre le déficit constaté fin septembre et celui enregistré un an plus tôt, il y a, au dire d'un proche conseiller de Lambert, un «abîme». Le mot n'est pas trop fort : en l'espace de douze mois, les finances de l'Etat se sont détériorées de près de 24 milliards d'euros, le solde budgétaire d'exécution passant de -27,9 milliards à -51,89 milliards fin septembre 2002.
Troisième tiers. L'Etat est victime d'un effet ciseau désagréable. D'un côté, avec le remboursement des dettes à l'Unedic et l'ouverture de nouveaux crédits militaires décidés dans le collectif budgétaire de juillet, ses dépenses ont progressé rapidement (+ 4,5 % sur douze mois). De l'autre, ses recettes sont rentrées au compte-gouttes : fin septembre, elles étaient en recul de 7,6 % sur un an, soit un manque à gagner de 13,8 milliards d'euros.
Pour autant, le catastrophisme n'est officiellement pas d'actualité. «Compte tenu des décalages calendaires dans la perception des impôts, il est encore trop tôt pour savoir quelle sera la réalité des comptes en fin d'année, assure l'entourage d'Alain Lambert. La faiblesse des recettes fiscales e