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Libération

Ferry , une éducation politique à refaire

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Le dilettantisme du ministre inquiète Raffarin et agace Chirac.
publié le 12 novembre 2002 à 1h44

Troisième opération sauvetage. Après avoir volé au secours de Roselyne Bachelot et de Francis Mer, les deux grands gaffeurs du gouvernement, Jean-Pierre Raffarin s'apprête à venir à la rescousse de son ministre de l'Education nationale, Luc Ferry. La semaine prochaine, il devrait se montrer à ses côtés, à l'occasion d'un déjeuner consacré à la formation professionnelle. Il envisage également de se promener avec lui sous l'objectif des caméras et des photographes lors d'un déplacement en province dans les semaines qui viennent.

Remontrances. Le locataire de la rue de Grenelle a bien besoin de ce soutien. Il est la cible de toutes les critiques. Notamment celles de Jacques Chirac, qui l'a pris en grippe. Le 30 octobre, en plein Conseil des ministres, le chef de l'Etat lâche, glacial, à la fin d'une communication de Luc Ferry : «Les questions scolaires se traitent sur le terrain et pas dans les salons ni à travers les rapports.»

Un tacle à la mesure de l'exaspération qu'éprouve Jacques Chirac envers ce ministre atypique. La décision de nommer Luc Ferry au gouvernement est un choix de raccroc. Jean-Pierre Raffarin avait d'abord demandé au maire de Toulouse, Philippe Douste-Blazy, de se coller à la tâche. Après le refus de ce dernier, il s'était tourné vers le philosophe qu'il avait consulté pour l'écriture de son livre Pour une nouvelle gouver nance.

Le chef de l'Etat, pas convaincu, attendait de voir. Il s'est aujourd'hui forgé son opinion : «Ferry est un mondain», a-t-il glissé à