Toulouse de notre envoyé spécial
François Fillon s'était fait tirer l'oreille pour rendre visite à la CFTC, lors de son 48e congrès réuni depuis hier, à Toulouse, pour trois jours. Une tradition que tous les ministres du Travail avaient respectée depuis Jean Auroux, à l'exception notable de Martine Aubry. Mais la tribune du syndicat chrétien lui a offert l'occasion de tenter de mettre un terme à la série désastreuse de petites phrases sur les retraites, les préretraites et l'assurance maladie, ainsi qu'à la politique du fait accompli gouvernemental, qui ont profondément mécontenté les états-majors syndicaux. Même la «petite» CFTC, qui se veut une organisation de dialogue et de responsabilité, commençait à trouver saumâtres les méthodes gouvernementales.
«On nous écoute et on ne nous entend pas, nous avons l'impression que vos choix sont déjà faits», a rappelé au ministre le secrétaire général de la CFTC, Jacky Dintinger. «Lorsqu'on nous demande de négocier avec le patronat les conditions du licenciement collectif, se plaint un autre responsable, c'est en nous plaçant dans une position où aucune négociation n'est possible.»
Promis juré, a donc déclaré en substance Fillon aux syndicalistes, on ne décidera plus rien sans négocier avec les partenaires sociaux. Sur le sujet le plus délicat, celui des retraites, le ministre a tenté de déminer sa phrase provocatrice sur la nécessité, «pour les salariés, de cotiser plus longtemps», en déclarant aborder le dossier «l'esprit libre, sans