Dernier round d'échauffement avant la grande confrontation sur les retraites : le projet de réforme de la loi de modernisation sociale (LMS) a été entériné hier par le Conseil des ministres. Ce texte vise à suspendre pendant dix-huit mois sept articles concernant les licenciements économiques, votés par la majorité plurielle. Il s'agit notamment des dispositions relatives au droit d'opposition des syndicats aux plans sociaux, aux études d'impact de ces plans, à l'éventuel recours à un médiateur ou à certaines prérogatives de l'inspection du travail. Le texte sera débattu à l'Assemblée le jeudi 28 novembre.
Critiques. Ce retour partiel à la législation antérieure sur les licenciements, voulu par le gouvernement, suscite davantage de protestations dans les rangs des partis politiques de gauche que dans le camp syndical, pas vraiment persuadé de l'efficacité du dispositif voté en 2001, dans l'émotion des plans sociaux annoncés à Danone, Marks & Spencer et déjà Air Lib. Jack Lang, député du Pas-de-Calais, a dénoncé hier «l'entreprise de démolition des acquis sociaux et des mesures positives de la gauche» qui, selon lui, donne «le feu vert au Medef et aux patrons pour multiplier les charrettes de licenciement». Et Robert Hue, président pour quelques mois encore du PCF, y voit la démonstration que «la politique de M. Raffarin est une politique ultralibérale, ultraréactionnaire». La démonstration, selon lui, est faite que la loi de modernisation sociale «était bien une politique