Dimanche au Bourget, la droite veut croire qu'elle a rendez-vous avec l'histoire. A travers le congrès fondateur de l'UMP, l'union de ses familles de pensée au sein d'une grande formation va commencer à prendre forme. Dans l'esprit de ses initiateurs, elle doit conduire la France vers une «logique de bipartisme», avec la constitution à terme de deux grands pôles à gauche et à droite. Alain Juppé, qui sera élu président de l'UMP face à quatre autres candidats, veut bâtir un «grand parti moderne de la droite et du centre», comme il en existe en Espagne ou en Allemagne. L'échiquier politique français va se retrouver bouleversé par l'avènement de ce mastodonte. Vieux serpent de mer de la vie politique française, cette union des droites plébiscitée dans les sondages par ses électeurs est cependant loin d'être achevée.
Accélérateur. Pour l'heure, elle s'apparente davantage à une OPA des chiraquiens qu'à une union librement consentie. Et ne signifie pas la fin des querelles de chefs déjà entrés dans l'après-Chirac. Si les gaullistes du RPR et les libéraux de DL ont fini par fondre leur appareil et leurs militants au sein du nouveau parti, les centristes et démocrates-chrétiens de l'UDF n'y ont pas tous basculé. Regroupée derrière Philippe Douste-Blazy, une majorité d'élus et de cadres de l'UDF a rejoint l'UMP, mais l'entité UDF continue d'exister en tant que parti derrière François Bayrou. Idem pour le pôle souverainiste animé d'un côté par le RPF de Charles Pasqua, de l'autre p