Menu
Libération

Après le 21 avril, les adhérents de retour au Front

Article réservé aux abonnés
La direction du parti d'extrême droite revendique 12 000 recrues.
publié le 16 novembre 2002 à 1h47

Français et fiers de l'être, peut-être. Mais pas au point de clamer leur toute nouvelle adhésion au Front national sur la place publique. Malgré la présence de leur champion au second tour de la présidentielle, les nouveaux militants frontistes ont toujours le lepénisme honteux (1). Un sentiment avivé par les manifestations de l'entre-deux-tours. «J'ai eu l'impression d'être un moins que rien, un salaud parce que j'avais voté Le Pen», se désole Pierre, ajusteur-tourneur à la retraite. Comme lui, Dominique, licenciée après vingt-cinq ans passés dans une entreprise textile de la région bisontine, a adhéré au lendemain du 21 avril «pour protester contre l'insécurité dans le travail. Nous n'avons plus rien à attendre de l'Europe. C'est l'Europe des gros, des riches, pas celles des petits».

Retours. Carl Lang se frotte les mains. Le secrétaire général du mouvement d'extrême droite n'avait pas connu «une pareille vague d'adhésions depuis la percée de 1984 et la présidentielle de 1988». Jacques Colombier, tout nouveau secrétaire national à l'encadrement, revendique plus de 12 000 nouveaux militants. Des recrues pas toutes de première jeunesse : 22 % ont plus de 65 ans, un tiers entre 45 et 60 ans, les moins de 30 ans n'étant que 20 %. La plupart sont sur le retour : adhérents ou sympathisants, ils s'étaient éloignés de l'orbite du FN lors de la scission de 1998. «Près d'un tiers sont vraiment de nouveaux adhérents qui ne figuraient pas dans nos fichiers», reconnaît Carl Lang qui pré