Pour un peu, Bruno Gollnisch chantonnerait «Tout va très bien, madame la marquise». Officiellement, le numéro deux du Front national ne voit poindre aucun nuage sur sa promotion au poste de numéro un, une succession promise par Le Pen. Pourtant, la multiplication des déclarations louangeuses du président du FN à l'égard de sa fille l'oblige à sortir du bois. «J'envisage bien sûr de solliciter la confiance des adhérents le jour où la question de la succession de Jean-Marie Le Pen se posera», a ainsi cru bon de déclarer Gollnisch jeudi. Un zeste d'impatience ? C'est que le vieux leader d'extrême droite, pas décidé à abandonner de sitôt son fauteuil, souffle le chaud et le froid. Il y a dix jours, dans le Monde, il lâchait que la plus jeune de ses trois filles, Marine, avait «l'étoffe pour devenir, le jour venu, présidente du FN». Il la juge même plus «présentable» que lui. Malgré ses leçons de maintien, Le Pen aime encore à déraper. Jeudi, invité de LCI, il n'a pas hésité à comparer Bush, qui veut «imposer son impérialisme à l'ensemble du monde», à... Hitler.
«C'est clair.» Face aux déclarations contradictoires de son supérieur, Gollnisch essaye de rester de marbre. Le 7 novembre, il a profité d'un déjeuner au Parlement européen avec Carl Lang et Le Pen pour tenter de dissiper le malaise. Quelques heures plus tard, le président du FN rectifiait le tir auprès de l'AFP : «Marine Le Pen n'est pas en compétition avec Bruno Gollnisch, ça, c'est clair. C'est lui qui