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Libération

La cassette de l'Elysée enfle

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Le budget de la Présidence a presque doublé en un an.
publié le 16 novembre 2002 à 1h47

Quand il s'agit de la cassette de l'Elysée, le gouvernement Raffarin ne mégote pas à la dépense. Tel est le lièvre levé hier par René Dosière (PS), lors de l'examen en séance publique des crédits alloués à la présidence de la République. Le plus fort, c'est que le député socialiste de l'Aisne s'est appuyé sur un document tout ce qu'il y a d'officiel : le «jaune budgétaire» relatif au budget des pouvoirs publics. Cette année, pour la première fois sous la Ve République, le Château a été contraint de détailler ses besoins budgétaires dans ce fameux «jaune». Pour clore la polémique sur les «fonds spéciaux» née du paiement en liquide de billets d'avion au profit de Jacques Chirac et de ses proches, les députés avaient voté, à l'automne dernier, une disposition obligeant l'Elysée à faire la transparence sur le montant et l'utilisation des deniers publics qui lui sont octroyés.

La présidence s'est exécutée et a fixé le montant de ses besoins à 30 356 665 euros. Surprise : le projet de loi de finances pour 2003 prévoit, pour sa part, d'accorder à l'Elysée une enveloppe de 30 872 718 euros. Le gouvernement octroie donc au Château une rallonge d'un demi-million d'euros sans exiger aucune justification... «On vous trouve bien sourcilleux aujourd'hui. Vous auriez dû l'être davantage avant 1995», s'est récrié, «à titre personnel», le député UMP Daniel Garrigue, à l'adresse des bancs socialistes.

Ce n'est pas tout. D'une année sur l'autre, le budget du Château a presque doublé : en 2002, l