Les oreilles de François Hollande ont dû siffler. Pas que les siennes, d'ailleurs. En clôturant, hier, l'université d'automne de la Convention pour la VIe République (C6R), son président, Arnaud Montebourg, s'en est pris à «la gauche conservatrice», incarnée notamment par l'actuelle direction du Parti socialiste. Lui prétendant figurer «la gauche résistante».
Drague appuyée. Selon lui, son camp a failli lorsqu'il «a refusé de mettre en accusation le quasi-délinquant (Jacques Chirac, ndlr)», tolérant «sa présence au sommet de l'Etat». Mais aussi lorsque le groupe socialiste a «interdit» au député de Saône-et-Loire le pouvoir d'interroger le gouvernement sur le cas de Noëlle Lenoir. Lors des questions d'actualité, Montebourg voulait demander «la démission» de la ministre déléguée aux Affaires européennes, coupable à ses yeux «d'avoir commencé sa carrière au Conseil constitutionnel, alors que d'ordinaire c'est là-bas qu'on la finit». Ainsi, d'après le député, «le piège de la Ve République s'est refermé sur la gauche».
Seul à trouver grâce à ses yeux, finalement : Bertrand Delanoë. Citant en exemple «les comptes rendus de mandats, le respect des délibérations», Montebourg a estimé que le maire de Paris est «un précurseur des pratiques qu'il faudra instaurer pour une nouvelle République». Cette flatterie, aussi sincère soit-elle, prend, à quelques mois du congrès du PS, des allures de drague appuyée. Le poids de Bertrand Delanoë, «hollandais» affiché, sera sinon décisif, tout au mo