Pour Pierre Masquart, l'Union a commencé par un bug. La trentaine, il a adhéré à l'UMP via Internet fin août. Samedi, s'étonnant de n'avoir reçu ni la carte, ni le code indispensable pour voter, l'avocat s'est rendu rue de la Boétie, au siège parisien du nouveau parti où lui furent communiqués l'identifiant et le mot de passe correspondant à son adhésion. Il a aussitôt pianoté ses instructions. L'instant d'après, l'ordinateur lui opposait un «vous avez déjà voté» rédhibitoire. Agacé, Pierre Masquart a enfilé dimanche sa veste matelassée moutarde pour obtenir réparation au Bourget. Et là, le choc. «Impressionné» par l'effervescence ambiante, il en a presque oublié sa querelle. «Je ne saurai peut-être jamais pour qui j'ai voté. J'espère qu'à l'avenir, l'UMP fera un effort pour accueillir plus correctement les nouveaux arrivants», sourit-il avant de se fondre dans cette droite décomplexée qui, sous le hangar 2 du Parc des expositions, plébiscite l'Union à ne plus s'entendre. Car l'avènement de l'UMP est jour de soulagement, même pour les militants et les élus issus du RPR.
Euphorie. Marcel Carteret, 82 ans, «la croix de Lorraine au coeur», ne verse pas une larme sur le RPR : «L'important, c'est l'hégémonie de la droite», insiste ce gaulliste historique. Un moustachu avenant, militant ex-RPR de la Marne, explique : «C'est un nouveau départ. Les dissensions qui existaient au sein du RPR ont disparu, puisqu'on rebat les cartes. Et ceux de DL ou du RPF peuvent revenir au bercail