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Libération

Bové : je vous écris, Chirac plein de grâce

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publié le 20 novembre 2002 à 1h49

Toulouse de notre correspondant

La guillotine est déjà en place sur les marches du palais de justice de Millau. La banderole «OGM + prison = exécution du droit syndical» flotte à son sommet. A 14 h 15, le téléphone de José Bové sonne. C'est François Roux, l'un de ses avocats, qui lui annonce depuis Paris que la Cour de cassation vient de valider l'arrêt de la cour d'appel de Montpellier. Le leader de la Confédération paysanne devra donc ­ a priori ­ effectuer un total de quatorze mois de prison pour s'en être pris, à Agen en 1998 puis à Montpellier l'année suivante, à des plants de maïs et de riz génétiquement modifiés.

Il reste un dernier sursis à José Bové : les huit à dix jours qu'il faudra à la décision de la Cour de cassation pour parvenir sur le bureau du procureur général de Montpellier, qui pourra alors décider de son incarcération. Durant cette période, le syndicaliste paysan du Larzac a encore beaucoup de choses à faire : un voyage dès aujourd'hui à Genève, où il doit intervenir dans un débat sur les OGM, un autre en Bretagne pour débattre de l'élevage et une assemblée générale d'Attac le 30 novembre à La Rochelle. «Le combat syndical continue», se plaît à dire le moustachu. Hier, à Millau, des représentants de SUD, de la CGT et de la CFDT entouraient José Bové, sensibles à la «criminalisation» de l'action syndicale, «de plus en plus souvent interprétée comme un délit de droit commun» (lire ci-contre). La Confédération paysanne a en outre adressé une let tre aux cent