Menu
Libération

En Alsace, le rail comme sur des roulettes.

Article réservé aux abonnés
Depuis 1997, c'est la région qui gère les transports collectifs.
publié le 21 novembre 2002 à 1h50

Strasbourg, de notre correspondante.

Le voyageur est quelqu'un de rationnel. Qu'on lui propose des trains bondés, inconfortables, aux horaires impossibles, et il choisira sa voiture. Qu'on lui offre des rames plus spacieuses, avec des dessertes en accord avec ses rythmes, et il prendra le train. Depuis quelques années, la région Alsace essaye de changer l'image, le confort et la fréquence de ses TER (trains express régionaux). Avec succès. De 1997 à 2001, la fréquentation a grimpé de 32 %, quand, de 1994 à 1996, elle avait dégringolé de 8 %. 150 trains supplémentaires circulent chaque jour sur le réseau régional, et les recettes ont suivi (+ 29 %). La décentralisation est pour beaucoup dans ce retour de flamme pour le ferroviaire, et l'Alsace n'est pas peu fière d'avoir, avec six autres régions (1), ouvert la voie avec une expérience généralisée, depuis un an, au pays.

Volontariat. Tout commence en 1997, quand l'Etat décide de transférer l'organisation et le financement des transports collectifs régionaux à des régions volontaires. L'opération ne se fait pas sans mal. D'un côté, la SNCF, centralisée, «dominatrice et sûre d'elle-même», comme le dira un jour Hubert Haenel, sénateur et vice-président (UMP) du conseil régional d'Alsace. De l'autre, des cheminots et des usagers, qui redoutent un démantèlement en douce du service public avec la bénédiction de notables locaux soupçonnés d'être d'indéfectibles amis de l'automobile. L'époque est aux suppressions de ligne, notamment en