Victime de son succès, l'APA (Allocation personnalisée d'autonomie) pourrait bientôt être réduite pour les personnes âgées disposant de revenus suffisants, notamment dans le cadre du maintien à domicile. C'est une des pistes de réflexion que François Fillon a envisagée, hier, avec les présidents de conseils généraux qui en assurent, pour partie, le financement. «Il faut davantage tenir compte de la capacité contributive des bénéficiaires», a expliqué le ministre de la Solidarité. En clair : réduire, voire supprimer, l'allocation pour les familles les plus aisées. But de l'opération : éviter que l'APA plombe les finances de l'Etat ou des départements.
Les tribulations de cette aide sont un exemple des difficultés inhérentes à la décentralisation. Personne ne conteste, à gauche comme à droite, le bien-fondé de cette allocation mise en place par la précédente majorité. Il y a quelques années, c'est la droite qui avait instauré la première disposition de ce type, la Prestation spéciale dépendance (PSD), gérée par les départements. Les conseils généraux décidaient du plafond de ressources ouvrant droit à la PSD et votaient les financements. De grandes disparités entre départements sont apparues. Pour les gommer, la gauche lui a substitué l'APA, dont le montant varie selon les revenus et le degré de dépendance, mais est identique pour tous les départements.
Un an après son lancement, l'APA fait exploser tous les budgets. On attendait 500 000 bénéficiaires la première année. Ils ont