Viendra, viendra pas ? Jean-Pierre Raffarin s'est finalement rendu, hier, à l'Assemblée nationale pour participer à la fin de la discussion générale de son projet de loi constitutionnelle sur la décentralisation. Mais peut-être n'aurait-il pas dû. Car les élus socialistes se sont déchaînés. Objet du litige : la priorité que le Premier ministre veut donner au Sénat pour l'examen des textes relatifs aux collectivités locales. Avant même que l'examen de sa réforme ne reprenne, la gauche s'est échauffée lors de la séance des questions au gouvernement. «Cette réforme a été menée pour une convenance personnelle», a accusé Jean Glavany, prêtant au Premier ministre l'intention de briguer la présidence du Sénat en 2004. Comme Jean-Pierre Raffarin a refusé, à trois reprises, de répondre aux questions de l'opposition, les socialistes ont fini par quitter l'hémicycle.
Dans les couloirs, les uns ont parlé de la «lâcheté» du chef du gouvernement, d'autres de sa «fébrilité», et tous se sont réjouis de voir renaître «une opposition combative» qui avait décidé d'envoyer ses cadors, anciens ministres compris, au front. Jean-Pierre Balligand, député PS de l'Aisne, a estimé, lui, que «vouloir bouleverser l'architecture territoriale de la France en confiant la décentralisation au Sénat, c'est une monstruosité totale !» Quand il a enfin pris la parole lors de la discussion de son texte, Raffarin a répliqué à Glavany : «Je trouve blessant l'injure selon laquelle j'aurais mené cette réforme pour con