Jacques Chirac avait promis des baisses d'impôts, Bercy s'engage à ne pas les augmenter. Interrogé sur sa stratégie fiscale, l'entourage du ministre de l'Economie, Francis Mer, a choisi, hier, de surfer sur la sémantique : «Relever les impôts quand la croissance fléchit serait de mauvaise politique : on ne ferait qu'ajouter du marasme au marasme.» Le ministère pèse ses mots au trébuchet. Impossible de jeter aux oubliettes les cadeaux fiscaux de campagne sans réveiller la fureur de l'Elysée. Mais difficile de passer outre les données économiques exposées le matin même au Conseil des ministres.
Au sortir de l'Elysée, le ministre du Budget, Alain Lambert, l'a rappelé : en 2002, la croissance devrait être «d'environ 1 %», inférieure d'un demi point aux estimations de l'été. Du coup, pour la seconde fois cette année, le ministre de l'Economie a dû revoir sa copie budgétaire. A la clé, une nouvelle dérive du déficit de l'Etat qui, de 46 milliards d'euros estimés dans le collectif de juillet, passe à 46,8 milliards d'euros dans le collectif d'automne (Libération d'hier).
Crédits. Leitmotiv du gouvernement, la maîtrise de la dépense publique est encore un voeu pieu. Sur les 4 milliards d'euros de crédits gelés en août, le gouvernement n'en annule que 2,6 milliards, montant correspondant tout juste au coût de la baisse de 5 % de l'impôt sur le revenu décidé cet été. En parallèle, pour couvrir les besoins de l'Etat, Bercy s'est vu contraint d'ouvrir pour 2 milliards d'euros de nouveau c