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Libération

Décentralisation : les langues ravalées

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publié le 22 novembre 2002 à 1h51

A l'Assemblée, hier, on a parlé créole, breton et béarnais lors de l'examen du projet de loi constitutionnelle sur la décentralisation. Le président de l'UDF, François Bayrou, a défendu un amendement de Marc Le Fur (UMP, Côtes d'Armor), soutenu par Alain Madelin et Pierre Méhaignerie, visant à la reconnaissance des langues régionales dans la Constitution. La gauche, l'UDF et une partie de l'UMP ont voté pour. La proposition a été rejetée de justesse après un appel à la rescousse des troupes UMP. Ce débat animé a permis aux députés de prendre un peu d'air dans une discussion verrouillée par le gouvernement. Cinq heures d'examen n'ont pas suffi à le faire fléchir, puisque l'«organisation décentralisée» de la République a été votée et sera bien inscrite dès l'article 1er de la Constitution. Par ailleurs, le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, qui s'exprimait hier devant le congrès de l'Association des maires de France (AMF), a indiqué qu'il ne croyait pas «au grand soir des collectivités locales». Manière d'apaiser les craintes des petits maires face à l'acte II de la décentralisation. Dans la nuit, l'Assemblée devait examiner l'article 3 du projet, qui vise à accorder la priorité au Sénat pour examiner les textes relatifs aux collectivités locales. Vidé de sa substance par la Commission des lois de l'Assemblée, cet article fait l'objet d'intenses tractations avec le président du Sénat, Christian Poncelet. Car le projet Raffarin, comme toute réforme constitutionnelle, dev