Les directeurs de cabinet de Premiers ministres ont rarement la cote. Leur proximité avec le locataire de Matignon suscite rancoeur et jalousie. Pierre Steinmetz, celui de Jean-Pierre Raffarin, n'échappe pas à la règle : en six mois, il a réussi à se faire railler par une bonne part du gouvernement. «Trop sec», «pas assez politique», «suffisant», les qualificatifs désagréables pleuvent dans les couloirs des ministères et même à Matignon. Au point d'inquiéter l'Elysée qui suit de près ce qui se passe rue de Varenne. Le chef de l'Etat y a d'ailleurs son correspondant permanent : le directeur-adjoint de cabinet du Premier ministre, Jean-François Cirelli, un ancien du Château. Dès la nomination de Steinmetz, Chirac a demandé à son conseiller économique d'aller à Matignon. Cirelli s'est plié aux ordres, mais la sauce a du mal à prendre avec le directeur de cabinet du Premier ministre. Tous sourires dehors, les deux hommes peinent à surmonter leurs différences.
«Grand malin». Pierre Steinmetz a plus d'un détracteur. «Pierre qui ?», fait mine de s'interroger un ministre qui se pique de ne pas parler «avec les fonctionnaires». «Pour les arbitrages, je traite directement avec Raffarin. Steinmetz se prend pour je ne sais qui, mais n'a pas les moyens de sa prétention.» Un jugement partagé par certains de ses collègues qui préfèrent s'adresser à Dominique Ambiel, conseiller en communication du chef du gouvernement, ou à Jean-François Cirelli. «Le grand malin de l'entourage de Raffarin, c