Gaulliste, puis mitterrandiste, et chevènementiste : tel est le parcours, somme toute plutôt cohérent, de Pierre Dabezies, ancien des Forces françaises libres (FFL), décédé dans la nuit de jeudi à vendredi à l'âge de 77 ans.
Ce gaulliste de gauche, né le 9 février 1925 à Casablanca (Maroc), s'engage à 18 ans comme parachutiste dans les FFL. Ancien élève de l'Ecole militaire de Saint-Cyr, il est officier parachutiste des troupes de Marine, notamment lors des guerres d'Indochine, de Corée et d'Algérie. Il quitte l'armée en 1966 avec le grade de colonel après avoir été le collaborateur de Pierre Messmer au ministère des Armées. Reçu à l'agrégation de droit public en 1969, il enseigne ensuite à la faculté de droit de Caen. De 1975 à 1978, il dirige le département de sciences politiques de l'université de Paris I.
Ancien conseiller (apparenté PS) de Paris (1977-1983), il se rallie, en 1981, à la candidature présidentielle de François Mitterrand. Dans la foulée, il est élu député de Paris en juin, avant que son élection soit invalidée par le Conseil cons ti tutionnel dès le mois de décembre suivant. Nommé ambassadeur au Gabon d'août 1982 à août 1986, Dabezies se rapproche ensuite de Jean-Pierre Chevènement. En 1989, alors ministre de la Défense, l'élu de Belfort le charge d'une mission sur la réforme de Saint-Cyr. Après l'arrivée de la «gauche plurielle», il est conseiller auprès de Chevènement, devenu ministre de l'Intérieur. Il a soutenu sa candidature lors de la dernière électi