Lyon de notre correspondant
Les vieux démons sont de retour en Rhône-Alpes. Pour la première fois depuis le renversement de l'ex-président de la région, Charles Millon, en 1999, l'alliance droite-extrême droite s'est reconstituée le temps d'un vote au conseil régional. Et a fait capoter l'adoption d'un dossier culturel, terrain de prédilection sur lequel s'exerçait déjà l'influence de l'extrême droite à l'époque.
Jeudi soir, en ouverture d'une séance plénière de l'assemblée régionale, l'UMP (13 élus) et le groupe ORA (Oui à Rhône-Alpes, 26 membres) de Charles Millon ont voté main dans la main une question préalable présentée... par les huit élus mégrétistes du groupe MNR. Leur but commun : censurer l'affiche du festival Jazz à Vienne (Isère). Malgré l'opposition de l'UDF et de toute la gauche, l'extrême droite a eu gain de cause. Avec l'appui de la droite dite républicaine, elle a obtenu la suspension de la subvention (1) que la région accorde chaque année au festival.
Au fil du temps, Jazz à Vienne (lancé en 1981) s'est imposé comme l'un des plus importants festivals français de jazz. Le même artiste, Bruno Théry, créé ses affiches depuis 1988. Celle de 2003 (voir ci-contre) représente un petit diable, vu de profil, oreille et corne sur la tête. Il tète un sein généreux, que l'on devine noir, dépassant d'une étoffe. Une «vierge noire» a traduit le MNR. Pour l'un de ses conseillers régionaux, Henry Desprès, il s'agit d'une affiche «hideuse et diabolique», qui «dénature la mater