A peine baptisée, déjà noyée ? Au Sénat, l'Union pour un mouvement populaire (UMP) con naît déjà quelques ratés. Pour l'heure, le groupe RPR existe toujours, bien que le parti gaulliste soit dissous. Ses 94 membres (1) coexistent toujours avec les 54 sénateurs centristes, les 41 Républicains et indépendants (RI) et une bonne partie des 21 radicaux du Rassemblement démocratique social et européen (RDSE). Ensemble, ils forment la majorité sénatoriale. Josselin de Rohan, président du groupe RPR, conduit les pourparlers. Son ambition est simple : rassembler et présider un même groupe d'au moins 161 sénateurs. Et ainsi réussir un inédit dans la Ve République : qu'une même formation ait la majorité absolue dans les deux Assemblées.
Ce n'est pas gagné. Pourtant, le temps presse. La loi de financement des partis politiques impose à chaque parlementaire (député ou sénateur) de déclarer, chaque année, avant la fin du mois de novembre, à quelle formation vont ses faveurs. L'Etat accorde annuellement, à chaque parti, une subvention d'un peu plus de 45 000 euros par parlementaire enregistré. Une manne que l'UMP ne voudrait pas voir dispersée. D'où des efforts démesurés pour réussir à former un «groupe sénatorial cohérent».
Tractations. L'Elysée est souvent à la manoeuvre. Le conseiller spécial de Jacques Chirac et théoricien de l'UMP, Jérôme Monod, petit-déjeune avec les uns, déjeune avec les autres et «voit beaucoup de monde», rapporte un de ses convives. «A chacun d'entre nous, il promet