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Libération
Interview

«Les masques doivent tomber»

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publié le 26 novembre 2002 à 1h53

Député PS du Nord, Bernard Roman défend ce matin à l'Assemblée nationale une proposition de loi du groupe socialiste visant à accorder le droit de vote aux étrangers pour les élections municipales, régionales et cantonales.

Vous voilà à la remorque de la droite ?

Non, car une clarification s'impose. Le président de la République a récemment évoqué la création d'un contrat d'intégration pour les primo-arrivants, certains élus de la majorité se sont exprimés en faveur de l'attribution du droit de vote aux résidents étrangers mais, lorsque nous avons réformé le droit d'asile ou le code de la nationalité, la droite s'y est opposée. Aujourd'hui, les masques doivent tomber. En présentant cette proposition, nous plaçons la droite face à ses responsabilités. Nous verrons bien si messieurs Douste-Blazy, Borloo et Jego ne sont que les trublions d'une droite réactionnaire ou s'ils traduisent la réalité d'une évolution dont nous ne pourrions que nous féliciter.

Votre tentative est vouée à l'échec, puisque la majorité affirme son «indéfectible attachement au lien entre la nationalité et la citoyenneté» pour s'opposer à votre texte.

La droite érige cet argument en dogme. Or certains étrangers vivant en France depuis des années ne veulent pas être naturalisés. D'autres y renoncent devant la difficulté de la procédure. Je suis favorable à une simplification de la procédure, mais je ne crois pas que l'acquisition de la nationalité doive être l'objectif exclusif d'un processus d'intégration. Il y