Automne pourri pour Jean-Paul Huchon. Après quatre ans et demi de gestion plutôt paisible, le patron PS de la région Ile-de-France doit faire face, depuis la rentrée, à un opposant de plus en plus bruyant : Roger Karoutchi, chef de file de l'UMP régionale. La semaine dernière, à peine Huchon était-il rentré d'un voyage officiel au Vietnam que Karoutchi a donné le coup d'envoi de la campagne électorale. Avec dix-huit mois d'avance, il s'est porté candidat à la présidence de la région. «A moins que Nicolas Sarkozy ne se décide à y aller...», a ajouté Karoutchi. Pour prouver sa détermination, l'ancien directeur de cabinet de Philippe Séguin, devenu lieutenant du ministre de l'Intérieur, a fomenté une manoeuvre à l'ancienne.
Coup d'Etat. Le 21 novembre, il a raflé pour son camp la moitié des présidences de commissions thématiques du conseil régional. Pas encore un coup d'Etat, mais un sérieux revers pour Huchon, déjà fragilisé, début septembre, par le passage d'un élu vert à l'UDF. Depuis ce transfuge inattendu, l'assemblée s'est figée dans un parfait équilibre : 85 élus de la majorité (PS-PCF-Verts) con tre 85 conseillers UMP et UDF ; les 39 conseillers restants (18 FN, 10 MNR, 3 LO et 8 non-inscrits) jouant les arbitres au cas par cas.
A enseigner dans toutes les écoles de cuisine politique, le mouvement déclenché par Karoutchi vaut la peine d'être raconté. Premier temps : le 10 novembre, Jean-Paul Huchon obtient la démission d'un élu vert, Alain Rist, mis en examen pour «recel