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Libération

La droite offre son vrai visage sur la double peine.

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Elle a critiqué à tout-va la proposition de loi pour l'abroger.
publié le 29 novembre 2002 à 1h55

Bien seul, Etienne Pinte. Comme Yves Jego, mardi, à propos du droit de vote des immigrés, le député UMP des Yvelines paraissait isolé, hier, à droite, pour réclamer la fin de la double peine. «Il y a encore quelques différences entre nous», assurait-il à l'issue de l'examen de la proposition de loi socialiste sur ce thème. «Je ne désespère pas de convaincre mes amis de la majorité.» Pour ce faire et se «désolidariser» des socialistes soupçonnés de «manoeuvre politicienne», le maire de Versailles a déposé hier sa propre proposition de loi (Libération d'hier). Il a également demandé au président de l'Assemblée d'organiser la projection du film de Bertrand Tavernier, Histoires de vies brisées. Celui-là même que Nicolas Sarkozy a visionné et qui, selon Pinte, aura été le «déclic» du changement d'attitude du ministre de l'Intérieur à l'égard des étrangers. L'hôte de Beauvau a depuis engagé une concertation avec les associations et s'est donné quatre mois pour aboutir à une réforme de la double peine.

Mais la grande majorité des députés UMP sera plus difficile à persuader de la nécessité d'aménager ­ voire d'abroger ­ la législation actuelle. A la fin de sa démonstration en faveur notamment d'«un droit au retour» pour les victimes de la double peine, Pinte n'a trouvé qu'un seul député de la majorité pour l'applaudir. Par politesse, ou par inadvertance. Comme si, après avoir tenté de donner le change, comme Chirac l'avait fait en se prononçant en faveur d'un «contrat d'intégration»,