L'association Attac, dont les adhérents militent contre les dérives de la mondialisation libérale, organise ce week-end à La Rochelle ses assises annuelles. A l'occasion du renouvellement triennal du conseil d'administration, le président-fondateur, Bernard Cassen, devrait passer la main à l'économiste Jacques Nikonoff. Ex-membre de la direction du PCF, celui-ci s'est notamment penché sur la question du financement des retraites, qui devrait être au coeur de l'action gouvernementale en 2003.
Fierté. José Bové, admis en même temps que Jacques Nikonoff au sein du collège des membres fondateurs d'Attac en juin, prendra la parole samedi lors d'un débat sur l'Europe. Bernard Cassen devrait rester membre du bureau d'Attac pour y coordonner l'action internationale de l'association. C'est d'ailleurs l'une des grandes fiertés du président sortant : «Aujourd'hui, nous avons des relais en Afrique, au Japon, en Amérique du Sud... Il s'agit d'un vrai internationalisme, enraciné dans des cultures très différentes.»
Il y a cinq ans exactement, le 1er décembre 1997, l'idée de créer Attac était lancée dans les colonnes du Monde diplomatique. Quel bilan en tire aujourd'hui Bernard Cassen ? «Un bilan positif, si l'on en juge par le nombre d'adhérents, près de 30 000, la multiplication des comités locaux et, surtout, l'impact dans l'opinion. Quand je vois Laurent Fabius s'emparer récemment du concept de "mondialisation libérale", je me dis qu'Attac a un certain impact dans le paysage politique.»