C'est la course à l'échalote. Jeudi 28 novembre, 15 heures. Harlem Désir, député socialiste européen, attend Christophe Aguiton au Parlement de Strasbourg. Le responsable de l'international à Attac est l'invité de la première réunion de coordination du Forum des parlementaires européens, pôle régional du Forum parlementaire mondial, lancé à Porto Alegre. Au menu : la structuration de ce réseau naissant. Mais, surtout, les négociations sur les services publics dans le cadre de l'Accord général sur le commerce et les services (AGCS) à l'OMC. Deux jours plus tôt, c'est Susan George, vice-présidente d'Attac, qu'Harlem Désir, en infatigable promoteur de la taxe Tobin, avait conviée à l'Europarlement. Huit jours plus tôt, Bernard Cassen, président sur le départ d'Attac (lire ci-contre), avait accepté de rencontrer François Hollande au siège du PS. Et ça continue... Lundi 2 décembre, Henri Emmanuelli, artisan du courant le Nouveau Monde avec Jean-Luc Mélenchon, a rendez-vous avec le groupe local d'Attac de son département des Landes. Le 12 décembre, le trio du Nouveau Parti socialiste (Montebourg, Dray et Peillon) doit rencontrer Bruno Rebelle, directeur de Greenpeace. Qui dit : «ça n'a jamais autant grenouillé au PS. Il ne faut pas leur jeter la pierre. Ils ont raté une marche, se sont cassé la gueule et tentent de comprendre pourquoi.»
«Débordée.» Mais quelle mouche a piqué les socialistes, qui se bousculent aux portillons des altermondialistes ? Camille de Maisson, du réseau Agir