Enghien-les-Bains envoyé spécial
Entre Alain Juppé et Nicolas Sarkozy, c'est donc coup pour coup. Samedi, le ministre de l'Intérieur a profité d'une rencontre avec les élus UMP de Paris, à laquelle participait aussi Jean-Pierre Raffarin, pour décocher une violente attaque contre le nouveau président du grand parti de droite. Sans jamais citer le nom de son rival, Nicolas Sarkozy a égrené un chapelet de formules à double sens qui le visaient directement. Les élus de la capitale, qui tenaient depuis vendredi un séminaire de formation pour afficher leur union retrouvée après trois années d'étripage collectif, ont fait un triomphe au ministre de l'Intérieur. Comme s'ils n'avaient pas vraiment perçu que derrière chacun de ses conseils pour réussir l'union, le locataire de la Place Beauvau se livrait en fait à un cinglant réquisitoire contre Alain Juppé.
Nicolas Sarkozy l'accuse d'avoir multiplié les mauvaises manières à son endroit ces derniers temps, et notamment d'avoir écarté, mardi dernier, l'un de ses fidèles, le député européen Brice Hortefeux, de l'équipe dirigeante de l'UMP.
Portrait. Pour bien signifier son mécontentement, Nicolas Sarkozy a frôlé le dérapage : «Il n'y a que les faibles qui se referment et qui se privent des compétences des autres. Aucune ambition ne sera satisfaite sur la division et sur la fermeture», a-il lancé à son auditoire en dressant en creux le portrait du président de l'UMP. Puis, tout en s'élevant «contre l'esprit de sectarisme», il a affirmé que