Ce devait être l'équivalent français du Veterans Memorial, le grand mur noir de Washington sur lequel sont inscrits les noms des soldats américains morts au Vietnam. Faute de place et d'argent, le monument qu'inaugure aujourd'hui Jacques Chirac, quai Branly à Paris (VIIe), est plus modeste. Il n'est pourtant pas à l'abri des polémiques. Le Mémorial national de la guerre d'Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie 1952-1962 se compose de trois colonnes carrées, hautes de six mètres, moulées dans du béton. Sur la première est installé un afficheur électronique. Les noms des «soldats et supplétifs morts pour la France» en Afrique du Nord y défileront en permanence. Une borne interactive devrait en outre permettre de rechercher un nom.
Tombé dans l'oubli, un autre monument parisien est déjà dédié à la mémoire des victimes civiles et militaires tombées en Afrique du Nord de 1952 à 1962. Installé dans le square de la Butte du Chapeau- Rouge (XIXe), il a été inauguré le 11 novembre 1996... par Chirac. L'idée de ce nouveau mémorial remonte à 1998 et le projet, confié à l'architecte Gérard Collin-Thiébaut, a été lancé par le gouvernement Jospin en novembre 2001. Le secrétaire d'Etat (PS) aux Anciens Combattants d'alors, Jacques Floch, expliquait à Libération que «les noms ne seront pas gravés. On devrait y faire figurer tout le monde, sauf si une décision de justice intervient. Il faut que la France accepte de se raconter sa guerre d'Algérie. Même si cela fait mal».
Douleur. Cel