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Libération
Interview

«L'intégration ne se limite pas au vote».

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publié le 6 décembre 2002 à 2h01

Député UMP de Seine-et-Marne, Yves Jégo a rédigé en octobre un texte intitulé Pour une nouvelle politique d'intégration dans lequel il prenait position en faveur du droit de vote des étrangers aux élections locales.

Participerez-vous à la «votation cito yenne» organisée ce week-end ?

Cette «votation» se déroule dans des villes dans lesquelles je n'ai pas de responsabilités directes. Je n'y participerai donc pas, mais je regarde cette opération d'un oeil tout à fait bienveillant. Il est bien qu'une expression de la démocratie puisse se manifester sur ce sujet. Elle traduit une attente. Cependant, la problématique de l'intégration ne se limite pas à la question du droit de vote. Il y a des problèmes beaucoup plus importants comme, par exemple, la lutte contre les discriminations, l'accès au logement ou à l'emploi, pour lesquels des progrès considérables restent à accomplir. Il y a aussi des exigences, comme l'accès à la maîtrise de la langue, que la République doit poser vis-à-vis de ceux qu'elle accueille. C'est seulement lorsqu'on aura eu des résultats sur ces sujets-là que la question du droit de vote pourra se posera dans des termes différents.

Cette opération risque-t-elle de crisper les débats ?

Tous ces modes d'expression sont destinés à casser la logique qui consiste à refuser de prendre en considération des évolutions profondes. En France aujourd'hui, il y a ceux qui ont vocation à s'intégrer à la communauté nationale en obtenant la nationalité. Et puis, il y a aussi des