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Libération

Raffarin, funambule social.

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Il est tiraillé entre les mouvements sociaux et sa majorité libérale.
publié le 6 décembre 2002 à 2h01

Rester sur le fil, trouver l'équilibre. C'est la difficile posture que tente de tenir le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin. Pris en étau entre une opinion publique demandeuse de garanties sociales et une majorité sensible aux récriminations patronales, Jean-Pierre Raffarin donne tour à tour des gages aux représentants du Medef et aux organisations syndicales. A quelques semaines du début des négociations sur le délicat dossier des retraites, il entend tout faire pour apaiser la grogne sociale. Lundi, il a reçu l'abbé Pierre à Matignon pour montrer combien il se soucie de l'exclusion. Le même jour, il a annoncé la reconduction de la prime de Noël pour les plus démunis alors que son ministre des Affaires sociales, François Fillon, avait émis des doutes sur sa pérennité. Quelques jours auparavant, dans un entretien au Monde, il avait tenu des propos rassurants en direction des fonctionnaires de l'Education nationale qui manifesteront dimanche.

Embarras. La réforme de la loi de modernisation sociale (LMS) a été conçue par François Fillon dans le même esprit. Dénonçant l'inefficacité des mesures socialistes, le gouvernement s'est entendu avec la CFDT pour suspendre ­ et non abroger ­ une demi-douzaine d'articles antilicenciement.

C'était sans compter les durs de la droite venus dans l'hémicycle avec des amendements plein les poches pour mettre en pièces l'héritage de la gauche plurielle. Et avec l'UDF qui ne s'est pas gênée pour mettre une fois de plus le gouvernement dans l'emb