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Libération

A Maubeuge, un arrière-goût de 21 avril

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Le candidat local du FN se prépare à un duel avec la droite.
publié le 7 décembre 2002 à 2h03

Maubeuge envoyé spécial

Sept mois après le premier tour de l'élection présidentielle, la ville de Maubeuge, enclave industrielle du nord de la France, s'apprête à vivre un remake du 21 avril. Sur cette terre minée par la crise de la sidérurgie, où le chômage atteint 17 %, le Front national bat tous ses records. En mai dernier, Jean-Marie Le Pen y avait récolté près d'un tiers des voix. Et son candidat local, Claude Deresnes, devrait lui emboîter le pas, dimanche, à l'occasion du premier tour de l'élection législative partielle. Son objectif : éliminer la gauche et se qualifier pour un duel face à la droite, comme en 1997 et au printemps. Les deux fois, Jean-Claude Decagny, UDF passé à l'UMP, l'avait emporté. Mais Claude Deresnes, 63 ans, pourrait profiter de la dispersion de la gauche et d'une très forte abstention pour améliorer son score de juin dernier (35 % au second tour). «Un député FN, c'est aujourd'hui possible», feint-il d'espérer.

Claude Deresnes est un homme rond, «un gentil garçon», reconnaît son adversaire socialiste Michel Lo Giaco. Dans le café qui lui sert de quartier général, le candidat FN connaît et salue tout le monde, y compris un militant UMP. Depuis quinze ans, il travaille à sa notoriété en polissant son image d'ancien combattant de la guerre d'Algérie. Aujourd'hui, il tente d'incarner la nouvelle stratégie d'«humanisation» du parti décidée cet été par Jean-Marie Le Pen. «Beaucoup de Maubeugeois oublient que Deresnes est au FN», estime Rémi Pauvros, mai