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Libération

Devedjian devant les «petits maires»

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En Lorraine, les élus disent leurs craintes liées à la décentralisation.
publié le 7 décembre 2002 à 2h03

Tantonville envoyée spéciale

Pour immortaliser la venue de Patrick Devedjian, ministre délégué aux Libertés locales, Jean-Marie Troup, maire de Crantenoy (Meurthe-et-Moselle), 108 habitants, a glissé son appareil photo autour du cou. Ce qui ne l'empêche pas de dire au ministre son fait : «J'ai une secrétaire huit heures par semaine. Tout le reste du travail de la commune me revient. L'autre jour, j'ai fait une petite erreur pour l'organisation des élections à la chambre d'agriculture, et je me suis rendu compte que j'avais dû organiser 14 élections en 18 mois. Comment voulez-vous qu'un maire puisse s'y retrouver ?» La décentralisation, Jean-Marie Troup est «pour», mais quand même, il s'inquiète pour son village : «On a peur que tous les moyens partent vers Nancy. Les grands ensembles économiques vont peser plus lourd que les maires ruraux en ordre dispersé.»

Verbe franc. André Barbier, maire de Benney, 530 habitants, a le verbe franc. D'accord pour de nouvelles compétences, mais les moyens suivront-ils ? «On nous dit que nous pourrons moduler nos taux d'imposition. Mais il n'y a que les énarques de Bercy qui pensent qu'on peut tondre un oeuf.» Patrick Devedjian essaye de le rassurer : «La Constitution prévoit désormais d'accompagner le transfert des compétences d'un transfert de ressources. L'oeuf sera accompagné d'un ruban.» André Barbier, plus tard, en aparté : «Faudra voir, dans la pratique.»

Il y a aussi Georges Husson, maire de Vaudigny, 45 habitants, qui aime tellement le