Ils font peur. Et ils s'en amusent. Le trio DPM, Dray-Peillon-Montebourg, fondateur du Nouveau Parti socialiste (NPS) inquiète ses camarades. Samedi, à Jussieu, ils élaboraient leur contribution qui devrait devenir motion en vue du congrès de Dijon. Arnaud Montebourg s'est réjoui que «plus d'une centaine» de textes lui soit déjà parvenue. Partis de rien, ils ont réussi, en quelques semaines, à devenir incontournables. Au bureau national, on les brocarde. Dans les réunions locales, on les espionne. Les taupes font toujours le même compte rendu : «Ils étaient nombreux, ils ont des idées et ils veulent prendre le parti.» Ce qui, en période de sécheresse idéologique et de défaillance militante, est effectivement étonnant. Le trio inquiète tellement que circule, ces temps-ci, une note anonyme de six feuillets. On y lit notamment : «La quarantaine n'est pas une ligne politique (...). Sur le fond, ils ne sont à peu près d'accord sur rien.» Les trois en rient : «Ils vont finir par nous faire penser qu'on peut gagner.» Leur actuelle réussite est d'abord le résultat d'une alchimie étonnante, d'un attelage iconoclaste entre un chef de clan (Julien Dray), un apparatchik (Vincent Peillon) et un franc-tireur (Arnaud Montebourg). «Heureusement, précise le deuxième, NPS représente bien plus que la simple addition de nos propres réseaux.» Passage en revue de troupes qui prétendent rassembler, en mai à Dijon, au moins le quart du parti.
Le clan Dray
Impossible de savoir précisément combien