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Libération

Belfort : les anciens à la peine

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Battus en juin, Forni et Chevènement sont contestés à gauche.
publié le 10 décembre 2002 à 2h04

Territoire de Belfort envoyée spéciale

Pendant près de trois décennies, le Territoire de Belfort a compté au moins deux grands hommes, ce qui est beaucoup pour un si petit territoire : 1/1 000 de la superficie de la France. Mais la chance a tourné, et aujourd'hui, les deux grands hommes sont à la peine : ils ont tout perdu aux dernières élections. Après avoir rassemblé un médiocre 5,33 % à l'élection présidentielle, le premier, Jean-Pierre Chevènement, 63 ans, s'est sévèrement fait battre aux législatives par un jeune inconnu UMP. Pour la première fois depuis trente ans. Le second, Raymond Forni, 61 ans, ex-président (PS) de l'Assemblée nationale, a été balayé par un autre UMP, tout aussi jeune et tout aussi inconnu. La gauche a perdu ici comme ailleurs, mais ici plus durement qu'ailleurs : le PS et le Pôle républicain se sont d'abord livré une guerre sans merci. Et une tentative pitoyable de rabibochage entre les deux tours des législatives a viré au naufrage pour tout le monde. La droite n'a eu qu'à ramasser la mise.

Débâcle. Certes, le chevènementisme belfortain a encore de beaux restes : le conseil général ­ avec 11 élus sur 15 (6 Pôle républicain, 5 PS) ­ et la mairie de Belfort. Mais depuis la débâcle de juin, personne ne jure plus de rien. Prochain rendez-vous : les cantonales de 2004. Pronostic de Christian Proust, 52 ans, président du conseil général depuis vingt ans et chevènementiste indéfectible : «On peut tout gagner. Ou tout perdre.» A commencer par son propre si