Depuis une bonne demi-heure déjà, Le Pen, filmé en duplex depuis ses bureaux de Saint-Cloud, apparaît sur écran géant derrière Sarkozy. Silencieux, l'oeil gourmand. En début d'émission, le ministre a fait allusion à sa présence pour se justifier d'user, comme le patron du FN, du terme «droit-de-l'hommiste». «Quand Jean-Marie Le Pen dit qu'il fait soleil, est-ce que je dois dire qu'il pleut ?», a-t-il osé, l'air ingénu.
Il est 22 h 20 quand le duel débute. Le Pen commence par remercier Sarkozy de débattre avec lui, «ce que monsieur Chirac n'avait pas accepté à la présidentielle. Il y a un progrès de ce côté-là». Il continue d'une brassée de fleurs pour cet «homme sympathique, dynamique, actif» et plein de «bonne volonté». Avant de contester la baisse de l'insécurité annoncée par la place Beauvau. Sarkozy fanfaronne : «Comme par hasard, depuis le mois de mai, le chiffre traduit une baisse nette, c'est comme ça...» Le Pen embraye par sa ritournelle anti-«immigration massive» : «En supprimant Sangatte, le ministre a permis aux métastases de se développer dans toute la France !» Il réclame un «contrôle très actif des frontières». L'occasion pour Sarkozy de marquer sa différence : «C'est un point de désaccord entre nous, après tout, ça peut être utile... Je ne crois pas du tout à une nouvelle ligne Maginot !» Et de renvoyer Le Pen à l'âge de ses artères (74 ans) : «Vous l'avez connue la ligne Maginot, vous avez vu ce que ça a donné...»
Sarkozy fait de «l'harmonisation européenne» un