Mêmes causes, effets contraires ? En décembre 1995, le gouvernement Juppé avait notamment trébuché sur le régime spécial de retraites des électriciens-gaziers. Sept ans plus tard, celui de Jean-Pierre Raffarin a peut-être trouvé le moyen de contourner l'obstacle. Les directions des entreprises et quatre syndicats (CGT, CFDT, CFTC et CGC) ont adopté, lundi soir, un «relevé de conclusion» qui semble contenter presque tout le monde. Un vrai test aux yeux du Premier ministre avant d'engager la réforme des retraites.
Alors que le plan Juppé prévoyait un alignement de tous les régimes spéciaux sur celui du privé, moins favorable, les partenaires sociaux ont fait du cousu main. Les électriciens-gaziers d'EDF et de GDF mais aussi des entreprises privées du secteur conservent leurs acquis : la retraite pleine (75 % du dernier salaire) au bout de 37,5 années de cotisations, qu'ils soient en fin de carrière ou qu'ils entrent dans l'entreprise. Exit toute idée de capitalisation : les électriciens-gaziers auront une caisse de sécurité sociale pour eux tout seuls, qui passera une convention avec les régimes du privé (de base et complémentaires).
Pour l'argent, chacun y a mis du sien, les syndicats ont accepté la perspective d'une augmentation de quatre points de leurs cotisations, pour s'aligner sur le niveau du privé. L'Etat apporte sa garantie, en cas de défaillance, pour tous les droits acquis avant l'accord (retraités et actifs). Celui-ci introduit ce qui pourrait être une véritable nov