Lorsqu'il est arrivé mercredi, à 22 h 30, à la soirée électorale des prud'hommes organisée au ministère du Travail dans la «salle des accords» de la rue de Grenelle, Marc Blondel n'a pas caché sa mauvaise humeur. «C'est un coup pour rien. Vu l'augmentation de l'abstention, on peut s'interroger sur la crédibilité de ce scrutin», a lâché le patron de FO. Et de dénoncer en vrac les «nombreuses irrégularités constatées» pendant le vote ou l'intervention «tardive» des pouvoirs publics dans la campagne. Pourtant, si l'abstention s'est révélée importante (67,3 %), elle ne l'est guère plus qu'au scrutin de 1997 (65,6 %).
Mais le secrétaire général de Force ouvrière avait d'autres raisons sérieuses de ne pas pavoiser : en perdant 2,2 points, son organisation passe de 20,5 % des voix en 1997 à 18,3 %. L'écart se creuse d'autant avec la CFDT, qui se maintient à 25,2 % (- 0,1), tandis que la CGT, à 32,1 %, limite ses pertes (- 0,9) et reste le premier syndicat en France.
Chez les «petits», la CFTC gagne 2,2 points à 9,7 %, la CFE-CGC (cadres) + 1,1 point à 7 % et les autonomes de l'Unsa réussissent une percée : 5 % (+ 4,3 points).
«Contradiction». Pourquoi ce recul de FO, malgré la forte notoriété de son secrétaire général ? Les résultats une fois digérés, Marc Blondel a très lucidement reconnu son échec : «C'est exactement le contraire de ce que j'espérais puisque je m'étais fixé un gain de 2 %.» «Je n'hésite pas, je me mets généralement au premier plan en bagarre, je n'accepte pas la rem